Le procès entre Epic Games et Google révèle des informations clés sur la concurrence dans le secteur des applications mobiles. Epic Games, célèbre pour son jeu phare Fortnite, avait lancé une action en justice contre Google, accusant le géant technologique de pratiques monopolistiques liées à son Play Store.
Au cœur de cette affaire, on découvre que Google avait proposé une somme astronomique de 147 millions de dollars à Epic pour que Fortnite soit lancé sur le Play Store. Cette proposition fait suite à la décision d’Epic en 2018 de distribuer Fortnite directement depuis son propre site, évitant ainsi la commission de 30 % prélevée par Google sur les transactions réalisées via le Play Store. Cette démarche avait provoqué une crainte chez Google d’une « contagion », où d’autres grands éditeurs auraient pu suivre l’exemple d’Epic Games, entraînant des pertes substantielles pour le Play Store.
Les documents judiciaires indiquent que Google craignait des pertes de revenus allant de 130 à 250 millions de dollars, pouvant même atteindre 3,6 milliards si d’autres développeurs majeurs décidaient de contourner le Play Store. Purnima Kochikar, vice-présidente des partenariats chez Google, a défendu cet investissement en affirmant que la présence de Fortnite sur le Play Store « valait chaque dollar ».
Cependant, cette offre n’a pas été acceptée par Epic Games, qui a finalement lancé Fortnite sur le Play Store 18 mois après sa sortie initiale, mais l’a retiré depuis, pointant du doigt des pratiques intimidantes de Google, comme des pop-ups de sécurité répétitifs.
Epic Games interprète cette proposition de Google et son refus de réduire sa commission comme une preuve que le géant de la technologie cherchait à maintenir son monopole et à empêcher toute concurrence sérieuse.
