Ce week-end, OpenAI a, pour une raison inconnue, décidé de licencier Sam Altman, suscitant ainsi un courant d’indignation au sein de son équipe. Cela a entraîné des départs majeurs et une embauche controversée par Microsoft, qui a tenté de s’immiscer dans la situation, finissant par embaucher le co-fondateur d’OpenAI.
Ce week-end du 17 novembre, nous avons appris que Sam Altman a été limogé de son poste de CEO pour une raison encore inconnue. Satya Nadella, le CEO de Microsoft, actionnaire majoritaire de la fondation, a tenté sans succès de faire revenir le co-fondateur de la fondation basée à San Francisco à son poste. Suite à cela, Microsoft a décidé de recruter Sam Altman et son équipe au sein de la firme de Redmond, dans une équipe dédiée à l’IA.
Un licenciement touchant Sam Altman
Le vendredi 17 novembre, aux alentours de 21 heures en France, OpenAI a plongé dans le chaos. L’organisation, connue pour avoir développé ChatGPT, a licencié son cofondateur Sam Altman. La raison évoquée était que « Sam n’était pas franc dans ses communications », sans fournir plus de détails. Cette décision est surprenante, surtout compte tenu de la popularité acquise par la structure grâce à DALL-E, une autre de ses créations. Plusieurs théories circulent sur les raisons de ce licenciement, allant du harcèlement présumé à un possible piratage de la structure, voire une histoire de vengeance.
Hélas, plusieurs détails ont émergé au cours de la soirée. Il semblerait que les employés n’aient pas été avertis au préalable, alors que l’ancien CEO a été informé lors d’une visioconférence sur Google Meet. Mais Satya Nadella, le PDG de Microsoft, qui détient 49 % d’OpenAI, a été en colère, car il n’a pas été informé du licenciement de l’ancien PDG. Le patron de la firme redmondienne a exigé plus de stabilité en échange de son soutien financier continu.
Afin de remplacer Sam Altman, Mira Murati, l’ancienne directrice de la technologie d’OpenAI, fut nommée CEO par intérim.
Plusieurs cadres majeurs, parmi eux Greg Brockman (le cofondateur et le président de la firme), Jakub Pachocki (directeur de la recherche), Aleksander Madry (directeur de la gestion des risques) et le chercheur Szymon Sidor, ont annoncé quitter l’entreprise.
Apprenant la nouvelle, plusieurs investisseurs, dont Microsoft par le biais de son CEO, tentent de convaincre la firme de réembaucher Sam Altman, relançant ainsi les négociations avec la direction. Ouvert à son retour, le cofondateur demande en échange un changement de direction, car le conseil d’administration actuel ne semble plus être compatible avec sa vision de l’entreprise. Vu le contexte de départs massifs, cela rend inévitable le retour du créateur de ChatGPT.
Microsoft embauche Sam Altman
Ce dimanche 19 novembre, Sam Altman fait son grand retour en tant que visiteur, dans l’espoir de récupérer son poste, au siège de la firme créatrice de DALL-E. En attendant, le conseil d’administration, cherchant activement une solution (qui aurait probablement provoqué la démission de Sam Altman), a fixé une deadline à 17 heures.
Hélas, le conseil d’administration reste sur sa position, provoquant ainsi la colère de la firme au logo coloré et de ses employés. Ces derniers prennent parti pour le patron déchu sur les réseaux sociaux, sans savoir ce qui est reproché au cofondateur, apprécié par ses équipes.
De manière surprenante, la firme décide d’embaucher Emmett Shear, cofondateur de Twitch et connu pour sa prudence concernant l’IA, pour succéder par intérim à Sam Altman après le départ de Mira Murati. Dans la nuit du 19 au 20 novembre, Microsoft embauche Sam Altman et les démissionnaires d’OpenAI.
Cette démarche, sans doute destinée à rassurer les investisseurs, a été annoncée par un tweet du CEO de Microsoft. Il a ajouté qu’une structure indépendante, mais possédée par Microsoft et partenaire d’OpenAI, sera fondée par Sam Altman pour poursuivre ses recherches sur l’IA.
Une victoire pour Microsoft
Malgré tous ces rebondissements, l’avenir de la firme créatrice de ChatGPT et de l’IA générative éponyme semble en danger. Si une partie des équipes décide de suivre le cofondateur, tandis que la nouvelle direction freine l’innovation, ChatGPT et DALL-E pourraient être menacés. Malgré ces déboires, Microsoft, qui a tenté de s’entremettre, est sorti vainqueur d’une situation potentiellement affaiblissante. Reste à voir comment réagiront les actionnaires et si le nouvel OpenAI, sous l’aile de Microsoft, sera plus fort que l’ancien.
Cependant, dans les heures qui ont suivi, plusieurs salariés de la firme ont partagé le message ‘OpenAI is nothing without its people’, retweeté par Altman, ce qui semble indiquer une vague de démissions.
Info de dernière minute : Ilya Sutskever, membre du conseil d’administration, regrette son choix et déclare : « Je regrette profondément d’avoir participé aux actions du conseil d’administration. Je n’ai jamais eu l’intention de nuire à OpenAI. J’aime tout ce que nous avons construit ensemble et je ferai tout ce que je peux pour réunir l’entreprise. » et a été retweeté par Altman.
Ce dernier a signé un document demandant la démission du conseil d’administration. En effet, selon le magazine Wired, 490 employés se seraient insurgés contre la décision du conseil d’administration.
« La façon dont vous vous êtes séparé de Sam Altman […] a sapé notre mission et notre entreprise. Votre attitude a démontré que vous n’aviez pas la compétence pour superviser OpenAI » accusent les salariés, dans la lettre adressée au conseil d’administration, dont ils réclament la démission, avant de prévenir en assurant avoir reçu des gages de Microsoft : « Il se pourrait que nous choisissions de démissionner d’OpenAI et de rejoindre la nouvelle filiale de Microsoft dirigée par Sam Altman »
Lettre rendue publique Wired
Les signataires regrettent le manque de clarté de la part du conseil d’administration de la firme : « Malgré nos demandes répétées pour que vous précisiez vos allégations, vous n’avez pas produit la moindre trace écrite » et menacent de quitter l’entreprise si la situation ne s’améliore pas.