Récemment le gérant du site web Omegle a annoncé la fin du service après 14 ans de bons et loyaux services pour certains et service dangereux pour les autres.
Un site qui fait polémique
Le site a fait particulièrement polémique après que la plateforme ait été pointée du doigt pour ses manquements sur Internet, notamment en raison d’un manque de modération. On pouvait y trouver, entre autres, des contenus pornographiques, des appels à la violence ou au suicide, de l’exhibition, etc. De nombreuses personnes avaient porté plainte.
«Il y avait un grand enjeu de modération en coulisse, avec de l’intelligence artificielle et une formidable équipe de modérateurs humains. Omegle jouait dans la cour des grands pour la modération, et je suis fier de ce que nous avons accompli», »
écrit Leif K-Brooks, fondateur de Omegle
Le site, malgré ses problèmes, a connu une grande popularité parmi les jeunes internautes. Il permettait des échanges anonymes avec des inconnus, offrant une fonctionnalité de sécurité : en cas de conversation dérangeante, les utilisateurs pouvaient appuyer sur un bouton ‘stop’. Ce concept, assez similaire à celui de Chatroulette, un autre site populaire au début des années 2010, a largement contribué à son succès. Chaque mois, le site enregistrait 50 millions de visiteurs, dont un million en France.
Récemment, en 2021, une action en justice a été intentée contre ce site américain, réclamant 22 millions de dollars de dommages. L’affaire concernait une jeune fille de 11 ans, mise en relation avec un adulte via le site. Ce dernier l’a manipulée pour la contraindre à des actes sexuels devant sa caméra pendant trois ans. Lors de son arrestation, la police a découvert chez l’homme des contenus pédopornographiques, incluant des images de la victime.
Les États-Unis avaient le site dans le viseur depuis plusieurs années, quant à la France, elle ne s’est fraîchement intéressée au site. Le gouvernement français a reconnu qu’il y a eu plusieurs signalements sur la plateforme PHAROS en avril 2022. Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, avait annoncé qu’il allait saisir la justice contre le site pour « exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité« .
Le site fait du mal au bien psychologique et financièrement pour le fondateur :
«Le stress et les dépenses existants liés à l’exploitation d’Omegle et à la lutte contre son utilisation abusive sont tout simplement trop élevés. Faire fonctionner Omegle n’est plus viable, ni financièrement ni psychologiquement», […] «Il était censé s’appuyer sur ce que j’aimais sur Internet, tout en introduisant une forme de spontanéité sociale qui, à mon avis, n’existait pas ailleurs»
Déclaration de Leif k-Brooks, fondateur sur le site d’Omegle
Le fondateur a comparé la fermeture forcée à contraindre les femmes à adopter un certain comportement pour ne pas qu’elles se fassent agresser. Il a également souligné la collaboration de son site avec les forces de l’ordre et le National Center for Missing and Exploited Children pour aider à envoyer les malfaiteurs en prison.
A ce jour, il existe encore de nombreux sites de ce genre sur le web. Ils peuvent être signalés sur PHAROS, la plateforme du ministère de l’Intérieur. Les familles d’enfants harcelés ou exposés à des images dérangeantes peuvent appeler le numéro 3018; un numéro gratuit pour les victimes de cyberharcèlement.