Dans un contexte économique tendu pour les plateformes de streaming musical (après de nombreuses hausses du prix de l’abonnement), le gouvernement français a annoncé l’instauration d’une nouvelle taxe en 2024, qui sera prélevée sur le chiffre d’affaires des services comme Spotify, Deezer et Apple Music. Cette taxe, destinée à financer le Centre national de la musique, suscite une vive inquiétude chez les géants du streaming, notamment Spotify.
Selon Antoine Monin, directeur général de Spotify France, cette taxe représente « une monumentale erreur stratégique ». Il a exprimé ses préoccupations sur France Info, soulignant que cette mesure pourrait avantageusement bénéficier aux géants américains. Spotify craint que la taxe, qui pourrait représenter entre 1,5 et 1,75 % de leurs chiffres d’affaires, ne pèse lourdement sur ses finances déjà fragiles.
Spotify et Deezer, les leaders européens du streaming musical, dépendent presque exclusivement de leurs revenus issus du streaming. Une taxe d’1,75 % pourrait donc représenter une part conséquente de leurs revenus. Antoine Monin a mis en lumière que ces plateformes reversent déjà 70 % de leurs revenus aux ayants droit, en plus de devoir s’acquitter d’autres taxes. Il a averti que Spotify pourrait réduire ses investissements en France et se concentrer sur d’autres marchés si cette taxe était appliquée.
La question de l’impact de cette taxe sur les prix des abonnements reste en suspens. Durant l’été 2023, une augmentation des tarifs a déjà été observée. Si les plateformes décidaient de répercuter le coût de la nouvelle taxe sur les consommateurs, les abonnements pourraient connaître une nouvelle hausse. Deezer a notamment signalé qu’une telle augmentation serait inévitable si la taxe était mise en place.